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APRÈS LA SÛRETÉ (1832-1857)  2/2

     Les succès du Bureau de renseignements de Vidocq provoquent la jalousie de la Police officielle, mais peu efficace, de Louis-Philippe. En 5 ans d'activité, il a vingt mille clients !. Les "faiseurs" et quelques débiteurs de haute noblesse manipulent une police complaisante et le 28/11/1837 à 8h du matin, les bureaux de Vidocq installés Rue Neuve St Eustache sont perquisitionnés. La Police y saisit 3 à 4000 dossiers, pour le reste, ils sont dans la mémoire de Vidocq. Dans ses anciens bureaux rue du Pont Louis-Philippe, la Police récupère 2137 dossiers datant de la période 1811 à 1827, lorsque Vidocq était encore chef de la sûreté. Vidocq est arrêté et écroué à Sainte-Pélagie accusé de profits illicites et de corruption. Mais Vidocq n'aura pas droit à un procès car les jugent prononcent un non-lieu.

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        A sa sortie Vidocq publie l'affiche "Liberté" le 3 Mars 1838.

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Dans les années 1840, Vidocq installe ses bureaux au N°13 passage Vivienne (Voir Annexe : La galerie Vivienne).

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        Le 17 Août 1842, Vidocq est à nouveau arrêté et écroué à la Conciergerie pour séquestration d'un certain Champaix (faiseur de son état). L'arrestation est bien sûr encore une manœuvre de la Police pour faire entrave aux activités de Vidocq chez qui on saisit cette fois 8000 dossiers. Vidocq fait peur car il sait beaucoup de chose sur beaucoup de gens.

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        Il reste en prison durant 8 mois sans aucun jugement. Son procès aura lieu le 3 mai 1843 et il est condamné en première instance à 5 ans de prison et 3000 Frs d'amende mais est finalement acquitté en appel le 22 Juillet car les accusations ne reposent sur rien. D'aucuns estiment que ce genre de manœuvres avaient pour but d'affaiblir l'entreprise de Vidocq. Quoiqu'il en soit Vidocq a l'opinion publique et la presse derrière lui.

        A sa sortie Vidocq publie l'affiche "Résurrection" en Juillet 1843.

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        Mais le Police s'acharne encore et une ordonnance de la Préfecture de Paris veut chasser Vidocq de Paris. Ce dernier refuse d'obéir et demande un procès mais la Préfecture recule et Vidocq reprend ses affaires quelques temps puis vend son agence.

        En 1844 il publie "Les vrais mystères de Paris" (en réponse aux "Mystères de Paris" d'Eugène Sue) puis en 1845 "Les chauffeurs du Nord" inspirés de son passage dans une bande de chauffeurs durant sa jeunesse et de sa lutte contre ses même bandes durant sa période Chef de la Sureté. Ces deux ouvrages eurent le succès que la seule signature de Vidocq suffisait à leur donner.

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        C'est vers cette époque qu'il entretint d'étroites relations avec Balzac dont il enviait la plume. Balzac s'inspira de Vidocq pour certains de ses personnages de la "Comédie Humaine".

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      Dans les années 1845-1846, Vidocq se donne en spectacle à Londres au théâtre Cosmorama dans Regent-Street où il connu un certain succès. Il racontait sa vie en se grimant et en s'habillant des multiples déguisements dont il avait usé au cours de ses aventures. C'est à cette période qu'on annonça la fausse nouvelle de sa mort (voir La rumeur).

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        Le 23 Septembre 1847, Fleuride-Albertine Maniez, la troisième épouse de Vidocq décède des suites d'un cancer de l'utérus (Voir article sur Fleuride-Albertine Maniez). Les circonstances de sa mort par excès de laudanum sont encore une fois utilisées pour attaquer Vidocq.

En Novembre 1847, Vidocq se retire des affaires et revend l'agence de "Renseignements universels".

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       Sortant de sa retraite, c'est durant la révolution de 1848 que Vidocq entre à nouveau en scène aux côtés de Lamartine dont il sauve la vie. Certains historiens diront que Vidocq fut l'un des sauveurs de la monarchie de par ses actes de bravoure sur les barricades (il a quand même 73 ans !). Mais le pouvoir en place aura la mémoire courte et seuls quelques parisiens reconnaissants du fait que Vidocq et ses hommes les ont sauvé de la hargnes des révolutionnaires souligneront par une pétition le rôle de Vidocq durant ces évènements.

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      En 1849, il est à nouveau emprisonné puis relâché 3 jours plus tard (en fait il fût entendu en tant que simple témoin au procès d'un certains Bormes qui avait menacé plusieurs fois Lamartine).

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      Durant le reste de sa vie, il continuera à rester actif en particulier en soutenant Napoléon III : Il proposera à ses proches de le faire évader de Ham durant sa détention et dira lui avoir fait obtenir 8000 voix sur Paris au cours de son élection et autant dans la proche banlieue. Mais le Prince restera sourd à ses appels et les investissements financiers et humains de Vidocq le contraindront même à demander de l'aide financière partout où il le peut. Il est contraint à vendre une partie de ses biens et finit par aller prendre ses repas chez des amis (qui selon M. Barthélémy étaient peut-être aussi ses débiteurs), les Lefèvre. En remerciement de toutes leurs bonté, les Lefèvre seront les principaux bénéficiaires de l'héritage de Vidocq.

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